« Autour de chaque canapé, des foyers imaginaires ; quelles traces l’objet peut-il en avoir gardées ? La vie pousse, flot ininterrompu, combat sans espérance. Et pourtant, c’est de cela qu’il s’agit. De déchets. Et c’est cela que l’on voudrait : ramener à la surface la vie qui grouille, les enfants qui se battent, les vêtements qui tombent, les journaux qui se lisent et se froissent et se jettent – avril 45, avril 55, avril 65, avril 75 déjà ?, avril 85, avril 95, avril 2005 et plus – les images qui déferlent, les plateaux repas avec le vin que l’on renverse, le livre lu au tout petit, les rires qui jaillissent, les ongles qui poussent et que l'on est bien obligé de couper, les histoires de déménagement, de séparation, les drames, la dernière fois qu’il s’est assis là, la tenir en suspens. Et que chacun porte en lui un fragment d’histoire qui nous constitue tous. »
Extrait de « Confidences sur canapés », Françoise Guillaumond
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire