vendredi

Notations septembre 2011

Extrait "Où vont les sentiments quand ils disparaissent ?"

"Vas-y, dis un prix pour l’amour de ta vie. Son odeur, dans le creux du cou derrière l’oreille, ses yeux qui s’entrouvent le matin au réveil, ta tête sur sa poitrine, t’entends son cœur qui bat même si tu ne connais rien de sa mécanique interne. T’oublies que ça pourrait s’arrêter tellement t’es bien. Dans le fond tu le sais. Ça va arriver, ça arrive. Tu te réveilles un matin. Tu sors dans la rue avec ton accordéon. T’as fermé la porte en partant, t’as jeté la clé dans le caniveau. T’as plus de maison puisqu’elle ne pousse plus la porte. Et t’es comme un con quand tu tournes la queue de la pomme : elle m’aime, elle ne m’aime plus. Tes pommes tu les achètes chez le primeur. Il les fait venir des quatre coins du monde. C’est émouvant ces bouts de monde que tu questionnes…"

Françoise Guillaumond

24 heures Vilar avec les auteurs dans l'espace public

11 JUILLET, 19 HEURES,
JUSQU’AU 12 JUILLET, 19 HEURES

En collaboration avec la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques),
les Auteurs dans l’espace public (AEP) proposent

24 HEURES POUR JEAN VILAR au Festival d'Avignon

Insistera-t-on jamais assez sur le souci, insatisfait, de Jean Vilar pour les auteurs contemporains, sur sa recherche insistante, ses appels à la fois désespérés et plein d’humour (il est vrai que l’humour est la politesse du désespoir) à ses contemporains – Giono, Ionesco, Sartre, Camus… ?

Forts de cette vérité, nous avons sollicité la réflexion des adhérents de la SACD qui nous ont répondu avec une belle générosité. L’idée spontanée de Dominique Houdart a aussitôt réuni tous les suffrages : imaginer dans la calade de la Maison Jean Vilar une sorte de marathon en hommage à Vilar, 24 heures au cours desquelles on lirait du Vilar, du Vilar, du Vilar, en faisant appel à toutes les bonnes volontés d’Avignon, au in, au off, au out, au public, à tous enfin, auteurs, comédiens, journalistes, public, garçons de café, employés de mairie, loueurs abusifs d’appartements sinistres ou de maisons avec piscine, et tout raton laveur de la rue des Teinturiers ! Si l’on compte bien, c’est 250 à 300 personnes qui interviendront selon une mise en scène réglée par la Compagnie RetourAmont de Fabrice Guillot – avec d’autres complicités comme celle de Jacques Livchine, Olivier Comte et des membres des Souffleurs, Marie Do Freval, Carole Prieur, Françoise Guillaumond, Jacques Remus Nicole Desjardins, et bien d’autres Auteurs dans l’Espace public.

Il conviendra de prendre date avec l’équipe d’organisation à la Maison Jean Vilar : chaque lecteur rejoindra la calade une demi-heure avant sa lecture et tirera au sort un texte de Vilar. Il aura dès lors une vingtaine de minutes pour appréhender son texte et se placer dans les conditions proposées par Fabrice Guillot, les unes acrobatiques (pour ceux qui se sentent en forme et ont le goût de l’altitude), les autres plus tranquilles (pour ceux qui préfèrent la lecture à la table)…

Tout au long de ce marathon, soupes, cafés, rafraîchissements seront disponibles à des tarifs défiant toute concurrence pour restaurer, réconforter, encourager nos marathoniens de l’esprit.

Vilar n’avait pas idée du théâtre qui s’est développé, dans les dernières décennies, au cœur de l’espace public. Cet hommage des saltimbanques des rues est celui de « monte-en-l’air » qui ont su prendre le théâtre par effraction – un rêve d’insoumission que Jean Vilar aurait assurément partagé.

Venez nombreux saluer Jean Vilar !

Pour vous inscrire, il suffit d’envoyer un courriel à l’adresse suivante

auteurs.espace.public@gmail.com
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